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mardi 23 avril 2024
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Le TOP 10 des producteurs de cobalt de la RDC

Elles sont une vingtaine à opérer dans la filière cobalt dont l’essentiel des gisements est localisé dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, dans le sud de la RDCongo.

Entre 2003 et 2018, la production de cobalt est passée de 1358 tonnes à 111 358 tonnes, faisant de la République démocratique du Congo (RDCongo) le premier producteur mondial d’un métal très recherché pour entre autres la fabrication de batteries Li-Ion (Lithium). Au  cours des quinze dernières années, la montée en flèche de la production, liée à une demande mondiale en forte progression, s’est accompagnée d’une redistribution des cartes dans la filière avec l’émergence et l’installation de nouveaux et grands acteurs sur le terrain congolais.  

Des poids lourds chinois

Parmi les plus grands producteurs de cobalt de la RDC figurent les filiales de cinq poids lourds de l’Empire du milieu, spécialisés dans le raffinage du cobalt, la production de batteries Li-Ion ou encore l’assemblage de smartphones. 

En tête de ces poids lourds, la société China Molyndenum Co (CMOC), cinquième producteur mondial et premier producteur de cobalt en RDC, contrôle depuis 2016 Tenke Fungurume Mining (80% du capital), qui possède la 2ème plus grosse mine de cobalt au monde.  Un achat qui permet à CMOC de s’assurer environ 15% de la production primaire de cobalt.

S’il ne détient que 5 % du capital de la Sino-Congolaise des Mines (Sicomines), en revanche, le groupe Zhejiang Huayou Cobalt, l’un des principaux producteurs chinois de cobalt raffiné, est majoritaire dans Congo Dongfang International Mining (CDM) et la Minière de Kasombo (Mikas).  

Le groupe Jinchuan international Resources (75 % de parts sociales dans Ruashi Mining, via sa filiale Jinchuan Subco) est un autre leader de la filière. Avec 51% d’intérêts dans Feza Mining, qui opère en RDCongo depuis 1997, China’s Wanbao Mining se place également dans la cour des grands, de même que Nanjing Hanrui cobalt, actionnaire de Metal Mines.

D’autres entreprises, plus petites, et de nombreuses exploitations artisanales, à intérêts chinois, sont également en activité. Difficile toutefois d’en connaître avec précision les quantités produites. La production serait estimée à 10 500 tonnes de cobalt contenu et une partie exportée clandestinement vers la Chine.

Glencore et ERG dans le Top 10

Reste que les mastodontes de la filière cobalt de la RDC ne sont pas tous chinois. Dans le top 10 des producteurs, se trouve le suisse Glencore, le seul à produire du cobalt raffiné (avec une teneur de 90 à 99 % de cobalt) en RDC où il opère via deux filiales. L’une est Kamoto Copper Company (KCC) dont il détient 75 % du capital à côté de la Gécamines (20%) et de l’État congolais. KCC a récemment repris la production de cobalt, après plusieurs mois d’interruption. L’autre filiale est Mutanda Mining (Mumi).

Autre acteur de la filière, le groupe kazakh Eurasian Resources Groupe (ERG) contrôle 70 % de Boss Mining ainsi que Frontier. Sa production devrait monter en puissance dans les années à venir avec le développement du projet Metalkol RTR (Metal Kolwezi Roan Tailing Reclamation), dans lequel ERG détient 95 % de parts sociales. Le projet vise à exploiter quelque 112 millions de tonnes de rejets miniers, à 1,5 % Cu et 0,3 % Co, pendant une cinquantaine d’années. Dans une première étape, la production serait de 14 000 tonnes de cobalt. ERG pourrait ainsi voler la vedette à son concurrent Glencore.

Intérêts belges et  indiens

Établi depuis des décennies dans le pays, le groupe belge George Forrest International détient 80 % de la Société de traitement de terril de Lubumbashi /Groupement pour le Traitement du Terril de Lubumbashi (STL/GTL) à côté de la Gécamines (30 %). La partie exploitée de cette énorme accumulation de scories issues des activités métallurgiques de l’Union Minière du Haut Katanga puis de la Gécamines entre 1924 et 1992, représente 4,5 Mt de scories à 2,1 % de cobalt. Les intérêts indiens de la filière sont représentés par Chemicals of Africa (Chemaf), filiale de Shalina Resources, et par la Société minière du Katanga (Somika).

80 % de la production exportée vers la Chine

La production congolaise de cobalt porte essentiellement  sur des produits à faible valeur ajoutée, principalement des concentrés et des hydroxydes de cobalt, des carbonates et des alliages blancs. Environ 80 % de cette production prend la direction de la Chine, premier producteur mondial de cobalt métal, où le cobalt est raffiné avant d’entrer dans la composition des batteries. Le reste est exporté vers la Finlande, la Belgique et la Zambie.

Avec une demande mondiale en forte hausse, la RDC, qui concentrerait  plus de 50 % des réserves mondiales de cobalt, soit environ 3,4 millions de tonnes, selon le U.S. Geological Survey, va continuer à être fortement courtisée. Déjà bien représentée en RDCongo, la Chine, qui ambitionne de devenir le leader mondial du stockage d’énergie et de la production de véhicules électriques, entend conforter ses positions dans le pays.

Davantage de transformation

Toutefois, la RDCongo, dont la place dans la production mondiale de cobalt raffiné est insignifiante (3 % en 2015), a aussi son agenda. Après avoir classé le cobalt  en substances minérales stratégiques, une qualification qui induit notamment une modification et une hausse de la fiscalité et des royalties, elle vise le raffinage total du minerai sur place. Une ambition justifiée, mais qui demande davantage d’énergie et un abaissement du coût de transport du minerai. Autres points à résoudre, le réajustement du capital social des entreprises minières, la nouvelle loi minière, promulguée en 2018, prévoyant de porter à 10 % la participation de l’État non diluable dans le capital social des sociétés minières au stade de l’exploitation et une participation à hauteur d’au moins 10 % de personnes physiques de nationalité congolaise dans le capital social de ces sociétés. 

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