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samedi 20 avril 2024
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Congo. Filières potasse et phosphates, un démarrage qui se fait attendre

Au Congo, les filières potasse et phosphate n’ont pas encore franchi l’étape de la production.  Pourtant, elles ne manquent pas d’atouts et d’opportunités.

Les gisements, principalement situés dans la plaine côtière (département du Kouilou), sont de bonne qualité. En outre, avec la présence du port maritime en eau profonde de Pointe-Noire pour l’évacuation des produits, et d’une énergie bon marché (gaz) dans la région, les conditions logistiques sont assez favorables. Enfin, le marché est porteur en raison des grands besoins agricoles de l’Asie et de l’Amérique latine, en particulier de la Chine et du Brésil.

Les promesses de Sintoukola Potash

Les gisements de potasse du Congo sont réputés pour leur forte teneur en sylvine et la faible profondeur des dépôts. Ce qui autorise des coûts d’exploitation très bas. D’où l’intérêt porté à ces gisements depuis plusieurs années. Les efforts d’exploration sont en voie d’être récompensés du côté du projet mené par Sintoukola Potash, le plus avancé. Filiale à 97 % de l’australo-sud-africain Kore Potash dont le capital est détenu en partie par le fonds omanais State General Reserve Fund,et la Sociedad Quimica y Minera (SQM) de Chile, l’entreprise opère au Congo via deux filiales. L’une est Kola Potash Mining (KPM), titulaire du permis d’exploitation Kola, et l’autre Dougou Potash Mining (DPM), titulaire du permis Dougou extension.

Le potentiel de production du gisement de Kola, situé à une soixantaine de kilomètres de Pointe-Noire, est estimé à 2,2 millions de tonnes de muriate de potasse  par an, sur une durée de 33 ans, selon l’étude de faisabilité réalisée par le consortium d’entreprises françaises composé de Vinci Construction Grands Projets, Technip-FMC, Egis et Louis Dreyfus armateurs. Le consortium a fait une proposition de contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction à Kore Potash pour développer le gisement.  Soit un investissement de 2,1 milliards de dollars pour amener le projet en phase de production.

Selon une estimation faite en 2018, le gisement de Dougou extension a des réserves estimées à 232 millions de tonnes de sylvinite, titrant 38,1% de sylvine (KCI) dont 67 millions de tonnes à 60,1% de KCI. Il pourrait produire 400 000 tonnes de muriate de potasse par an sur 17 ans selon une étude exploratoire réalisée par Kore Potash.

Localisé à une quinzaine de kilomètres de Pointe-Noire, le gisement de potasse de Mengo est développé par MagMinerals Potasses Congo (MPC), contrôlée depuis 2011 par le groupe chinois Evergreen Industries group. Mais le projet est bloqué suite à un différend entre Evergreen et une banque chinoise. Le chinois Luyuan des Mines, qui exploite le gisement de Mboukoumassi et a obtenu une convention d’exploitation en juillet 2018, devrait lancer la production. D’autres sociétés sont en phase d’exploration.

Le sud-africain Kropz dans les phosphates

La demande mondiale en phosphates, également utilisés dans l’agriculture comme engrais, est en pleine expansion, en raison de l’augmentation de la population et d’une demande en nourriture diversifiée. En Afrique, le Maroc, doté d’importants gisements, est l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais. Dans la filière congolaise, le projet le plus important est mené par la Congolaise des Mines du Congo (Cominco),  filiale à hauteur de 98,97 % du producteur d’engrais  sud-africain Krops, qui a racheté les parts du canadien Cominco Resources Ltd. Le gisement, basé dans le district de Hinda, aurait d’importantes réserves. Kropz est à la recherche de financements pour développer la mine. Vu la demande mondiale en engrais phosphatés, il y a urgence à démarrer.

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