Née du découpage de l’ex-Katanga, dont elle fut l’un des 5 districts, la province du Haut-Katanga est connue pour son activité minière. À l’époque coloniale, son chef-lieu, Lubumbashi, qui s’appelait alors Elizabethville, nom qu’il conservera jusqu’au 2 mai 1966, était le siège de l’Union Minière du Haut-Katanga, célèbre groupe industriel belge qui débutera l’exploitation industrielle des gisements de cuivre de la région.
L’enjeu minier explique l’installation des villes de Lubumbashi et de Likasi (ex-Jadotville) à proximité des premiers gisements industriels exploités (Étoile, Kambove) et le long du tracé de la voie ferrée. Après l’indépendance, la Gécamines, qui prit le relais de l’UMHK, et la Société nationale des Chemin de fer du Congo (SNCC) s’y établiront, signant la vocation minière et de transit de la province. Toutefois, les choses tendent à changer, le but étant de rééquilibrer les activités et de donner une meilleure place à l’agriculture.
Comme l’ensemble des provinces congolaises, l’actuelle province du Haut-Katanga a été mise en place après l’adoption, le 9 janvier 2015, par le Parlement congolais, de la loi relative au redécoupage des provinces congolaises en 26 provinces, une réforme inscrite dans la Constitution du 18 février 2006, dans son article 2.
Ses limites territoriales ont été définies par la loi organique n° 15/006 du 25 mars 2015 portant fixation des limites des provinces et de la ville de Kinshasa.

Dans la copperbelt
Situé dans l’extrême sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la copperbelt (ceinture de cuivre) qui s’étend en Zambie, le Haut-Katanga couvre 131 443 km2. Il est entouré au sud et à l’est par la Zambie, pays avec lequel il partage une longue frontière depuis sa limite avec la province congolaise du Lualaba à l’ouest jusqu’au lac Moero à l’est. À l’ouest, il est bordé par le Lualaba et au nord par le Haut-Lomami et le Tanganyika.
Situé dans l’extrême sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la copperbelt (ceinture de cuivre) qui s’étend en Zambie, le Haut-Lomami couvre 131 443 km2.
Son relief est formé des montagnes de Mitwaba et de Kundelungu,et du plateau d’Upemba, dont l’altitude oscille entre 1450 et 1550 mètres, entrecoupés de plaines basses alluviales. Le sol est sablonneux au nord et plutôt argileux au sud et le sous-sol riche en minerais.
La végétation comprend plusieurs types de savanes : herbeuse, arbustive, boisée et arborée. Elle inclut des forêts claires et des prairies marécageuses. Le climat est marqué par deux saisons : une saison sèche (d’avril à septembre) et une pluvieuse (d’octobre à avril). Les températures moyennes annuelles varient entre 14,2° et 24,6°.
La Lufira et la Luapula
Le réseau hydrographique s’organise autour de deux bassins. Celui du Lualaba, cours supérieur du fleuve Congo, prend sa source dans le Territoire de Kambove, puis se dirige vers la province du Lualaba. Son principal affluent est la Lufira. L’autre bassin est composé du système Bangwelo-Luapula-Moero-Luvua, un ensemble de lacs et de rivières. La Luapula, qui prend sa source dans le lac Bangwelo en Zambie, forme une frontière naturelle entre la RDC et la Zambie depuis Kafufwe jusqu’à son embouchure avec le lac Moero, frontalier entre les deux pays. Des cours d’eau secondaires ont donné leur nom à des villes comme Lubumbashi ou Likasi.
Lire aussi : Bientôt une nouvelle route à péage et un pont entre la RDC et la Zambie :https://www.makanisi.org/bientot-une-nouvelle-route-a-peage-et-un-pont-entre-la-rdc-et-la-zambie/

Une province cosmopolite
En 2019, la population provinciale s’élevait à 5,4 millions d’âmes, selon l’Annuaire statistique de la RDC 2020, publié par l’Institut national de la statistique en mars 2021. Les moins de 20 ans représentent plus de la moitié des habitants.
La plus méridionale des provinces congolaises est multi-ethnique et cosmopolite.
La plus méridionale des provinces congolaises est multi-ethnique et cosmopolite. La population locale est composée de Lunda et de Luba ainsi que d’autres communautés dont les Lamba, les Sanga, les Bemba, les Kunda, les Lomotwa et les Kaonde.
Au fil des ans, attirés par les emplois offerts par le secteur minier et ses activités satellites, des Luba du Kasaï, des Kinois et d’autres Congolais des provinces de l’ouest de la RDC notamment, sont venus s’installer dans le Haut-Katanga.
Les étrangers comptent des Européens, dont des Belges, des Grecs, des Portugais, la plupart descendants des premiers colons venus s’établir dans la province, quelques Français, des ressortissants de la sous-région en particulier d’Afrique du Sud et de Tanzanie, ainsi que des Libanais, des Indiens et des Chinois.
Le swahili, l’une des quatre langues nationales de la RDC, est la langue dominante. Mais le lingala et le kikongo y sont de plus en plus parlés. À côté du français, langue officielle, l’anglais s’est peu à peu imposé dans les milieux d’affaires.
Sortir du tout-minier
L’industrie minière et les activités qui lui sont attachées ainsi que le transport occupent une place importante dans le Produit Intérieur Brut (PIB) provincial.

L’industrie minière et les activités qui lui sont rattachées ainsi que le transport occupent une place importante dans le Produit Intérieur Brut (PIB) provincial. En raison du poids important des mines dans l’économie et de la vocation de transit de la province, l’agriculture a été délaissée au profit des importations alimentaires (maïs et autres denrées agricoles, poissons et chinchards). Toutefois, depuis quelques années, des mesures sont prises pour doper l’agriculture et la pêche afin de rendre la province moins dépendante de ses voisins d’Afrique australe (Zambie, Afrique du Sud, Namibie) sur le plan alimentaire.
Le sud de la province est sillonné par des camions, des « trucks », qui acheminent, via le poste frontalier de Kasumbalesa avec la Zambie, les produits miniers de l’hinterland minier (Haut-Katanga et Lualaba) vers les ports de Tanzanie et d’Afrique du Sud et reviennent chargés de marchandises diverses (produits alimentaires et manufacturiers et ceux destinés à l’industrie minière), qui sont écoulées dans le Haut-Katanga et les provinces limitrophes, dont le Lualaba.
Lire aussi : RDC. Haut-Katanga : devenir autosuffisant en maïs : https://www.makanisi.org/rdc-haut-katanga-devenir-autosuffisant-en-mais/
LE HAUT-KATANGA EN BREF
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET TERRITORIALE
La province du Haut-Katanga comprend :
- 2 villes : Lubumbashi (chef-lieu de province) et Likasi.
- 6 territoires : Kipushi, Sakania, Kambove, Kasenga, Mitwaba, Pweto.
- 10 Communes urbaines : Katuba, Lubumbashi, Kampemba, Ruashi, Kenia, Kamalondo (ville de Lubumbashi) ; Panda, Kikula, Likasi, Shituru (ville de Likasi)
- 13 secteurs
- 7 Chefferies : Kaponda et Kinyama (Kipushi) ; Basanga (Kambove) ; Kiona-Ngoie (Mitwaba) ; Kiona-Nzini, Mwenge et Pweto (Pweto).
- Communes rurales : Kipushi (Kipushi) ; Sakania, Mokambo et Musoshi-Kasumbalesa (Sakania) ; Kasenga (Kasenga) ; Mitwaba (Mitwaba) ; Pweto et Kilwa (Pweto)
INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
Routes : 2831 km dont 1081 km de routes nationales (RN1, RN5, RN37, RN38) et 1750 km de routes provinciales réparties entre 921 km de routes prioritaires et 829 km de secondaires.
La RN 1, qui va de Kinshasa à Sakania, passe par Likasi, Lubumbashi et Kipushi. Une bretelle conduit à Kasumbalesa, principal poste frontalier avec la Zambie.
Réseau ferroviaire (SNCC) : relie Lubumbashi à Mwene Ditu au Kasaï Oriental
Principales gares ferroviaires : Lubumbashi, Lwishia, Likasi
Aéroport : Aéroport international de la Luano à Lubumbashi ; aéroport national de Pweto et plusieurs aérodromes.
ÉNERGIE
• Centrales hydroélectriques :
– Mwadingusha (ex-Franqui) : mise en service en 1930 sur la rivière Lufira, au nord de Likasi (Territoire de Kambove). Capacité installée : 78 MW ; 6 turbines
Réhabilitation des turbines et travaux sur les réseaux électriques haute tension associés réalisés dans le cadre d’un partenariat public-privé associant la Société nationale d’électricité (SNEL) et l’entreprise canadienne Ivanhoe Mines Energy qui assure le financement. Les travaux ont permis de porter la capacité de la centrale à 78 MW contre 71 MW auparavant.
– Koni : construite en 1955, sur la rivière Lufira (Territoire de Kambove). Capacité installée : 42 MW ; 3 turbines dont une en état de marche.
• Électricité de la SNEL provenant de la centrale hydroélectrique d’Inga (Kongo Central). Réhabilitation à venir, financée par Ivanhoe Mines Energy, du groupe 5 d’Inga 2 qui fournira 162 MW dont une partie pour Kipushi.
• Autres sources d’énergie : pétrole (groupes électrogènes), solaire, bois-énergie (charbon de bois).
ÉCONOMIE
AGRICULTURE : maïs, manioc, haricot, pois, patate douce, pomme de terre, arachide, bananes, voandzou, cultures maraîchères.
PÊCHE : dans les lacs Moero et Tshangalele et le long de la rivière Luapula
ÉLEVAGE : bovin (plateau de Kundelungu), caprin, ovin, porcin et volailles
SECTEUR MINIER : extraction minière et industrie métallurgique
Principales ressources : cuivre, cobalt, zinc, manganèse…
INDUSTRIE : agro-industrie : minoteries (farine de maïs et de manioc), boissons (brasserie et boissons sucrées, eau), laiteries, boucheries
SERVICES : sous-traitance minière, transports routier, ferroviaire et aérien, commerce, restauration et hôtellerie, tourisme, télécommunications et services internet, services bancaires.
UNIVERSITÉS : Université de Lubumbashi-UNILU (publique), Université Nouveaux Horizons-UNH (privée)
SITES TOURISTIQUES
Lacs : Moero (4960 km2) et Tshangalele
Chutes : chute de Kiubo sur la Lufira (60 m. de hauteur) ; chute de la Lofoï. sur la Lufira, entre Lubumbashi et Sampwe (364 m.) ; chute de Giraud sur le Luapula, au nord-est de Sakania ; chute de Koni sur la Lufira, près de Likasi ; chute de Cornet sur la Lufira, à Mwadingusha ; chute de Mubale sur la Kalumengongo ; chutes de Johnston sur la Luapula près de Kasenga.
Aires protégées : Complexe des parcs nationaux de l’Upemba, créé en 1939 (à cheval sur le Haut-Lomami et le Haut-Katanga) et de Kundelungu, créé en 1970.