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vendredi 26 avril 2024
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Sud-Ubangi. Gros plan sur la Zone économique spéciale de l’Ubangi

C’est à Gwaka, dans le territoire de Budjala, dans la province du Sud-Ubangi, que sera érigée la Green Special Economic Zone of Ubangi, appelée à devenir un des six grands pôles de développement de la RDC. Le statut de Zone économique spéciale (ZES) a été octroyé au site de Gwaka par l’Agence des zones économiques spéciales (Azes) le 10 août 2021. Il s’agit d’une ZES privée, dont Green Congo Development (GCD) est le promoteur et l’aménageur. Sa vocation est de transformer les produits agricoles et tout autre ressource naturelle de la province.  

Il a fallu un peu plus d’un an pour monter le dossier de la ZES et négocier le contrat d’aménagement. « Nous avons répondu à tous les critères techniques de l’Azes avec laquelle nous avons négocié le contrat d’aménagement. Même si l’État n’est pas actionnaire, il est notre partenaire. Notre projet doit répondre à ses besoins. Il doit s’inscrire dans une démarche d’économie verte et de développement durable et avoir un impact macro-économique », informe Michaël Josy Hoolans, l’un des actionnaires de GCD.

« Notre projet doit s’inscrire dans une démarche d’économie verte et de développement durable et avoir un impact macro-économique »

Au carrefour de trois corridors

Plusieurs facteurs ont prévalu au choix du site. Primo, sa géolocalisation, sur la RN 6,  à 100 km de Gemena et à seulement 18 km du port d’Akula, situé sur la rivière Mongala, qui mène au fleuve Congo. Par ailleurs, la province du Sud-Ubangi, siège de la ZES, est au carrefour de trois corridors de transport multimodal, associant routes et voies fluviales : le corridor Nord-Ouest, vers Bangui et Douala, le corridor Est vers Kisangani et le corridor Sud Est vers Kinshasa, la capitale, et Brazzaville (Congo). « C’est une région très ouverte sur le plan commercial. », note Jean-Claude Hoolans. La situation de carrefour de la province et l’accessibilité au fleuve Congo ont donc joué un rôle déterminant. « Le ministère de l’Industrie vise six grands pôles de développement dont le Grand Équateur. Notre ZES réunissait les conditions pour être l’un de ces pôles », précise Michaël.

Lire aussi : Miluna : agro-industrie et développement intégré au cœur du Sud-Ubangi. https://www.makanisi.org/miluna-agro-industrie-et-developpement-integre-au-coeur-du-sud-ubangi/

Synergie avec Miluna-Gwaka

Deuxième atout, le site est voisin de la concession de Miluna-Gwaka, dont 428 hectares ont d’ailleurs été cédés à la ZES. « La ZES se trouve en face du centre de développement intégré de Miluna qui comprend un centre de formation, une école, un hôpital, un foyer social, une piste d’aviation, diverses infrastructures dont des usines et des agronomes très compétents », commente Jean-Claude Mabenze, le gouverneur du Sud-Ubangi.

Localisation de la future Green Special Economic Zone of Ubangi dans le territoire de Budjala

Enfin, les terres du Sud-Ubangi sont propices au développement d’une variété importante de cultures pérennes et vivrières et ses cours d’eaux favorables à la pêche. Sans compter le potentiel offert par la forêt à condition de la préserver.

Les terres du Sud-Ubangi sont propices au développement d’une variété importante de cultures pérennes et vivrières et ses cours d’eaux favorables à la pêche. Sans compter le potentiel offert par la forêt à condition de la préserver.

L’aménagement de la ZES

Les démarches administratives étant quasi terminées, GCD compte lancer prochainement l’aménagement de la ZES. « Nous allons faire les plans, aménager des routes, construire des puits d’eau et trouver des solutions avec des partenaires pour l’énergie », informe Michaël Hoolans. Le manque d’énergie et notamment d’énergie hydroélectrique étant le grand problème de la province, GCD pourrait opter pour le solaire. « Construire des centrales hydroélectriques prend du temps. L’installation de panneaux solaires est plus rapide » signale Jean-Claude Hoolans.

« Nous allons faire les plans, aménager des routes, construire des puits d’eau et trouver des solutions avec des partenaires pour l’énergie »

Pour l’aménagement de la ZES, GCD a besoin de financements. La société aura également besoin d’investisseurs qui seront chargés d’implanter des usines de transformation. Dans cette phase, elle a, entre autres, l’appui de l’United States Agency for International Development (USAID), qui l’épaule dans la partie documentation et recherche d’investisseurs. Elle est également accompagnée par les autorités provinciales.

Production et transformation locales

La Green Special Economic Zone of Ubangi a pour vocation première de transformer des produits agricoles actuellement cultivés dans la région et le potentiel à développer. À côté des sociétés agro-industrielles, comme Miluna, les petits agriculteurs pourront également fournir leur manioc ou leur maïs à une minoterie ou à une unité de fabrication d’amidon installée dans la ZES. « Dans notre ZES, c’est la production locale qui sera transformée en produits finis », martèle Michaël.

« Dans notre ZES, C’EST la production locale QUI sera transformée en produits finis »

Les activités ne se limiteront pas aux seuls produits agricoles. « Ce sera très ouvert. Des professionnels du caoutchouc pourront fabriquer des pneus, des gants chirurgicaux, des préservatifs ou des matelas ».

Bien évidemment la ZES apportera, pendant dix ans, des avantages fiscaux, douaniers et autres aux entreprises qui s’y implanteront. Mais toute mesure favorisant l’implantation d’investisseurs dans le secteur agricole sera également bénéfique à son expansion dans la mesure où les cultures y seront valorisées.

Lire aussi : Le Sud-Ubangi : une province carrefour du nord-ouest de la RDC. https://www.makanisi.org/le-sud-ubangi-une-province-carrefour-du-nord-ouest-de-la-rdc/

Un projet soutenu par le gouvernorat

Pour le gouverneur de la province, la ZES répondra en grande partie aux défis du développement de la RDC par les activités de valorisation des produits locaux qu’elle abritera, qui favoriseront l’autosuffisance alimentaire et les exportations de la RDC.

« Elle contribuera à l’industrialisation et au développement de notre province et permettra la création d’emplois directs et indirects. Des cultivateurs pourront devenir des fournisseurs de la ZES. Bien que la main d’œuvre soit disponible dans la province, un effort de formation devra néanmoins être fourni », insiste Mabenze.  

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