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mercredi 17 avril 2024
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RDC : discrète participation au Salon international de l’agriculture de Paris

La participation de la République démocratique du Congo (RDC) au Salon international de l’agriculture, qui s’est tenu à Paris du 25 février au 5 mars 2023, n’a pas été particulièrement remarquée. La délégation congolaise, qui avait une taille réduite, est venue à Paris avec des ambitions limitées.

Le 59ème salon international de l’agriculture a vécu. Ce rendez-vous annuel des agriculteurs et des exposants venus de différents coins du monde, s’est clôturé le dimanche 5 mars à Paris. Pour la RDC qui, fidèle à sa tradition, y a participé, le bilan est un peu maigre.

L’appui d’ASM Vitrine Projet

La participation de la délégation congolaise au salon international de l’agriculture a été organisée par ASM Vitrine Projet, une société spécialisée dans la communication, le « consulting » et la recherche de partenariats techniques et financiers.

Dans la délégation congolaise à laquelle ASM Vitrine Projet a apporté son assistance, figurait l’Agence nationale de développement de l’entrepreneuriat du Congo (ANADEC). L’Anadec, qui a vocation à accompagner les entrepreneurs congolais, est un établissement public créé en 1973 et placé sous la tutelle du ministère de l’Entreprenariat, des Petites et Moyennes Entreprises.

La RDC n’a pas exposé grand-chose. Ses exposants se comptaient sur les cinq doigts de la main. Ce choix de la discrétion n’était pas de nature à accroître la visibilité des produits congolais à l’international.

RDC, une présence discrète

ASM Vitrine Projet s’était mise en rapport avec les autorités congolaises plusieurs mois auparavant, pour préparer cet événement. Pour son directeur général Ruben Bukasa, la présence de la RDC a de telles rencontres internationales est importante : « Il s’agit, pour les exposants congolais, de trouver des partenariats d’affaires et des débouchés pour leurs produits. Les exposants viennent aussi pour vendre leurs produits et les faire connaître »

Une dizaine d’entreprises congolaises avaient manifesté leur intérêt. Mais le gouvernement ne s’est pas montré très allant. Ainsi, la participation de la RDC à ce 59ème salon a eu valeur de symbole. Son stand exigu, d’une superficie de 9 m2, faisait pâle figure à côté de celui du Sénégal, par exemple. La RDC n’a pas exposé grand-chose. Ses exposants se comptaient sur les cinq doigts de la main. Ce choix de la discrétion n’était pas de nature à accroître la visibilité des produits congolais à l’international.

À (re)lire : RDC. Diela Mano, des épices locales pour favoriser le « bien manger ». https://www.makanisi.org/rdc-diela-mano-des-epices-locales-pour-favoriser-le-bien-manger/

Café la Kinoise, trophée des agricultures du monde

Parmi les quelques exposants congolais figurait Tisya Mukuna, qui se présente comme productrice du café de marque La Kinoise et torréfactrice. Le prix de son café (10 euros le paquet de 250 grammes), produit à Mont-Ngafula, une commune de Kinshasa, peut paraître dissuasif, par rapport aux prix pratiqués dans les supermarchés français. Néanmoins, Tisya Mukuna a remporté un trophée pour son café, lors de ce salon. « Je suis très contente, parce que j’ai reçu le trophée des agricultures du monde. Cela montre que notre café est un café de qualité, qui est beaucoup apprécié », se réjouit-elle.

« Je suis très contente, parce que j’ai reçu le trophée des agricultures du monde. Cela montre que notre café est un café de qualité »

Tisya Mukuna et son café La Kinoise @AMM

La présence de Tisya Mukuna au salon de l’agriculture a été l’occasion de nouer des contacts et de se faire connaître à l’international. « Le salon de l’agriculture est pour moi une vitrine pour les produits du terroir congolais. J’attends de ce grand rendez-vous qu’il nous permette d’ouvrir certaines portes pour exporter nos produits. Notre café a été très vendu. Maintenant, il faudrait établir des passerelles pour que ce produit soit présent en France et que la RDC soit bien représentée », souligne-t-elle.

 « La France est un marché potentiel pour mes produits. Je cherche des partenariats. Il pourrait s’agir de restaurants, d’auberges de jeunesse, etc. Je ne recherche pas forcément les gros supermarchés, mais surtout une vitrine pour les consommateurs de café. Cela nous permet de montrer le café congolais. S’il y a des fonds d’investissements qui s’intéressent à nous, nous ne fermerons pas la porte. Cela nécessiterait une réflexion. Il faudrait trouver une formule pour qu’on puisse se développer. Je suis ouverte aux rencontres et aux discussions », ajoute Tysia Mukuna.

À (re)lire : Poivres, maniguettes et autres épices : cet or végétal que la RDC néglige. https://www.makanisi.org/poivres-maniguettes-et-autres-epices-cet-or-vegetal-que-la-rdc-neglige/

Accroître la visibilité de la RDC à l‘extérieur

À l’exception du café de Tysia Mukuna et d’une poignée d’autres produits congolais, l’offre congolaise a été très limitée. Pour la plupart, les foules immenses qui ont convergé pendant une semaine vers le sud de la capitale française, pour voir les produits exposés, et, par curiosité, goûter des aliments auxquels elles ne sont pas nécessairement habituées, n’ont pas eu l’occasion de découvrir un large éventail des produits que les terroirs de la RDC peuvent proposer.

Pourquoi le gouvernement congolais n’a pas jugé utile de s’impliquer un peu plus ? Comment Kinshasa perçoit-il le salon international de l’agriculture qui est avant tout une vitrine pour les produits en provenance des différentes régions du monde ? Fallait-il prendre part à cette rencontre avec l’objectif de faire de la figuration ?

À (re)lire : La RDC peine à imposer son « nouveau narratif ». https://www.makanisi.org/la-rdc-peine-a-imposer-son-nouveau-narratif/

Le pays, qui prône un « nouveau narratif » pour changer radicalement la manière dont il est perçu à l’international, est appelé à se poser les bonnes questions. La RDC peut choisir de prendre part ou pas à une telle rencontre internationale où des entrepreneurs nouent des contacts intéressants. Mais si elle décide de participer, elle doit se préparer en conséquence pour ne pas renvoyer d’elle-même une image misérabiliste qui serait en contradiction avec le récit qu’elle est en train de promouvoir.

Le salon international de l’agriculture 2023 en chiffres

  • 615 204 visiteurs
  • Plus de 1000 exposants en provenance d’une vingtaine de pays
  • 2.800 bovins
  • 4000 animaux sur 4 hectares
  • 10.000 litres de lait produits chaque jour sur le site du salon
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